Investir dans l’immobilier représente un enjeu majeur pour nombre d’entre nous. Et pour cause, le choix de notre habitat détermine notre cadre de vie quotidien. Ainsi, plusieurs options s’offrent à nous : achat classique, investissement locatif ou encore constitution d’une Société Civile Immobilière (SCI). Si cette dernière solution semble attractive sur le papier, elle n’est pas nécessairement la plus judicieuse lorsqu’il s’agit d’acquérir sa résidence principale. Décryptage.
Table des matières
SCI et résidence principale : une fausse bonne idée ?
Pourquoi opter pour une SCI ?
Des avantages indéniables :
- Gestion facilitée du patrimoine immobilier
- Pérennité de l’entité juridique malgré les changements de membres
- Transmission simplifiée du patrimoine
Cependant, si ces atouts se révèlent particulièrement bénéfiques en matière d’investissement locatif ou de gestion de biens immobiliers en indivision, ils perdent de leur pertinence lorsqu’il s’agit de l’achat d’une résidence principale.
Pourquoi est-ce différent pour une résidence principale ?
Dans le cas d’une habitation personnelle, les avantages cités précédemment ne sont que peu voire pas exploitables. En effet, la gestion des parts sociales devient superflue tandis que les mécanismes de transmission du patrimoine sont moins sollicités.
Après avoir exploré les raisons pour lequelles une SCI peut sembler moins intéressante pour l’acquisition d’une résidence principale, passons en revue les possibles inconvénients fiscaux.
Les inconvénients fiscaux d’une SCI pour l’habitat personnel
Des impôts sur les sociétés à régler
Contrairement à un achat immobilier classique, la SCI est soumise aux impôts sur les sociétés. Ce qui signifie que toute plus-value réalisée lors de la revente du bien sera taxée, même s’il s’agit de votre résidence principale.
L’exonération de taxe foncière : une illusion ?
Bien que certains puissent imaginer qu’en intégrant leur habitation personnelle dans une SCI ils échapperont à la taxe foncière, c’est une idée fausse. En effet, cette charge incombe toujours au propriétaire du bien, ici la SCI et donc indirectement ses associés.
Au-delà des conséquences fiscales, il faut aussi considérer l’aspect organisationnel. En effet, gérer une SCI implique une certaine rigidité opérationnelle.
Rigidité de fonctionnement : la gestion contraignante en SCI
Un formalisme strict à respecter
Gérer une SCI n’est pas une mince affaire : tenue d’une comptabilité formelle, obligation de réunir régulièrement des assemblées générales… Ces contraintes peuvent vite transformer l’aventure immobilière en parcours du combattant.
Des décisions collectives
Souvent, les décisions concernant le bien immobilier doivent être prises de manière collégiale. Ce qui peut potentiellement créer des frictions entre associés et ralentir certaines actions essentielles.
Dernier point à considérer, et non des moindres : le financement de votre acquisition. Obtenir un crédit immobilier en tant que SCI n’est pas toujours une sinécure.
Financement et crédit immobilier : les obstacles d’un achat en SCI
Un accès limité aux prêts immobiliers
Certains établissements bancaires peuvent se montrer réticents à octroyer un prêt à une SCI, particulièrement si celle-ci est constituée uniquement dans le but d’acquérir une résidence principale.
Des taux d’intérêt potentiellement plus élevés
Lorsqu’une banque accepte de financer une SCI, elle peut appliquer des taux d’intérêt supérieurs à ceux proposés pour un emprunt immobilier classique, venant ainsi alourdir le coût total de l’opération.
Cet article a mis en exergue les contraintes et difficultés qui peuvent surgir lorsqu’on envisage d’acheter sa résidence principale via une SCI. Les aspects fiscaux, organisationnels et financiers sont autant de freins potentiels à cette démarche. Ainsi, il convient de peser soigneusement les avantages et inconvénients avant de prendre une décision.